Anecdote! Combat de lur...

Certains instruments nous surprennent par leurs applications...

Instrument de la famille des aérophones, il mesure entre 1,60 et 2,40 m de long et compte 22 tons sur 4 octaves. C'est un paysan du nom de Ole Pedersen, en Danemark, qui en découvra six en travaillant ses terres. Cinq de ces instruments se trouvent aujourd'hui au Muséum National de Copenhague, le 6ème fut offert en 1845 au tsar Nicolas I, et repose actuellement au Musée de l'Ermitage à St-Pétersbourg. Même aujourd'hui, après près de 3000 ans, leur étonnant état de conservation permet encore d'en jouer.

Instrument barbare d'infanterie utilisé entre autre contre César et son armée, il était destiné à effrayer l'ennemi. César le décrit comme une source de problèmes. En effet, l'instrument, par sa sonorité proche du barrissement faisait paniquer les chevaux qui tentaient de s'enfuir. Mais une fois les chevaux raisonnés, les cavaliers se voyaient désarçonnés par ces musiciens qui frappaient sans retenue, à l'aide de ce lourd instrument muni d'aspérités étudiées pour le combat.

La fabrication du shamisen

• Colle de riz •
Utilisée dans le cartonnage de luxe, la colle de riz sert ici à coller les peaux. Cette étape appelée kawabari est à renouveler en moyenne tous les deux à cinq ans selon l'usure des peaux (cf photo).

• Assemblages •
Tout comme les bois utilisés, à chaque degré de qualité ses techniques. De l'abordable au produit de luxe nous trouvons l'assemblage hira-mizo, puis le ippon-mizo et enfin le ni-hon-mizo qui bénéficie alors d'un hozo-gane, petite pièce de métal insérée dans l'assemblage.

Voici le lien d'une fabrication d'un shamisen en 6 parties;

Le bachi


Bachi
Plectre apporté par les joueurs de biwa, premiers praticiens du shamisen lors de son arrivée au Japon. Ce plectre est conçu dans divers matériaux.
Il peut être exécuté dans du bois où il est alors composé de trois pièces de densités différentes afin d'assurer une résistance aux frottements ainsi qu'un bon équilibre.
Également conçu en écaille de tortue, aujourd'hui interdite, le bachi est traditionnellement fabriqué en os, ce qui lui confère de la résistance ainsi qu'une capacité d'absorption, évitant les problèmes de moisissure et de transpiration.
Dans les îles Ryûkyû ou en Chine, les utilisateurs du shamisen ne se servent pas d'un bachi mais d'onglets d'os ou d'ivoire.
La forme du bachi rappelle la forme de la feuille du ginkgo biloba. Arrivée au 12ème siècle au Japon depuis le sud-est de la Chine, cette espèce de plante sans fleur est de forme panchronique. Elle fût la première espèce a repousser après la bombe d'Hiroshima.

"Les bachis les plus larges utilisés pour le biwa pouvaient servir d'armes en cas de nécessité".

Les matériaux du shamisen

• Bois •
Le shamisen est traditionnellement fabriqué en bois de santal rouge, qui a la particularité de noircir avec le temps de par sa contenance en fer, avec l'utilisation d'ébène, de cognassier ou encore de chêne pour la caisse. Un modèle différent, le gottan est entièrement conçu en pin et ne possède pas de membranes mais deux "tables d'harmonie".

• Peau •
La caisse du shamisen est munie de deux membranes. Tout d'abord conçues en larges peaux de serpents du sud-est de la Chine, les membranes furent ensuite conçues en peau de chien. Il s'avéra que c'est la peau de chat qui apporte le maximum de qualités sonores. En raison de la manière dont les chiens et les chats sont dépecés, les membranes du shamisen sont désormais souvent faites en matières plastiques. Comme de nombreux membranophones, le shamisen peut être équipé de membranes en parchemin, bien que je ne connaisse pas le rendu sonore que pourrait apporter la peau de chèvre sur cet instrument.


Anatomie du shamisen




• 1 • Kamigoma: creux + sillet (ne parcourant que les 2/3 de la largeur, innovation apportée au 18ème siècle.
• 2 • Fukurin: inserts.
• 3 • Ebio: spatule recourbée en arrière.
• 4 • Itogura: cheviller.
• 5 • Koma: chevalet.
• 6 • Dô: protection de l'éclisse supérieure.
• 7 • Neo: cordier.
• 8 • Bachi: plectre.
• 9 • Itomaki: cheville(s).
• 10 • Sao: manche, qui a la particularité de ne pas comporter de frettes.
• 11 • Hozo: assemblage permettant le démontage du manche.
• 12 • Shimo-zao: assemblage caisse/manche.
• 13 • Dou: éclisse.
• 14 • Kawa: peau.
• 15 • Bachi-gawa: picguard.
• 16 • Nakagosaki: point d'appui accueillant le neo.

Dimensions: caisse: 197x175x80mm / manche: 800mm / clés: 75mm
(à titre indicatif, car il existe plusieurs déclinaisons de shamisen).

• Accordage •
Les accordages sont multiples bien que nous en notons trois principaux; san-agari (A.D.G), ni-gari (A.E.A), et le plus utilisé le hon-choshi (A.D.A.). Chaque type d'accordage possède diverses modulations.

Anecdote! Quatuor parfumé...

Au 18ème siècle, le fromage de Gruyère était empaqueté pour la livraison dans un coffrage d'épicéa de qualité, débité d'une manière similaire à celle utilisée en lutherie. Une fois réceptionné à Londres, le bois était alors récupéré par les luthiers du quatuor. C'est ainsi que la matière première eue l'occasion de voyager. En espérant que l'odeur ne restait pas dans les violons!

Anecdote! Organologie...

Pour l'Europe, le système Hornbostel-Sachs étabi une classification des instruments de musique en quatre parties, cordophones, aérophones, membranophones et idiophones, avec une précision de matériau pour certains. Ce système classe les instruments en fonction de la "source" génératrice des sons.

Cordophone: le son est produit par la vibration d'une ou plusieurs cordes. (violon, piano...)
Aérophone: le son est produit par la vibration de l'air. (trompette, flûte, cornemuse...)
Membranophone: le son est produit par la vibration d'une membrane. (djembe, grosse caisse...)
Idiophone: le son est produit par l'impact de pièces de même matériaux. (wood-block, castagnettes, applaudissement...)

Pour l'Asie, les instruments sont d'ordinaire classé en fonction des matériaux utilisés. Le koto, par exemple, muni de cordes en soie sera placé dans la catégorie "soie".

Une approche différente consiste à classer les instruments en fonction des styles musicaux abordés, on définie ainsi parfois l'intérêt porté à un instrument. (instruments sacrés / instruments populaires...).

Origine du shamisen




Le shamisen est une déclinaison du sanhsien chinois, au même titre que le biwa (cf photo) est une déclinaison du pipa chinois. En 1392, l'empereur de Chine envoie 36 familles au Japon dans les îles Ryûkyû, qui apportent le sanshien. Il faudra attendre l'ère Muromachi (1333-1568) pour que le shamisen apparaisse au port de Sakaï près d'Osaka, lors de la reprise des relations avec la Chine. Il fut joué en 1562 par le prêtre Nakakôji.
Le shamisen assoit sa popularité durant l'ère Azuchi-Momoyama (1568-1600) et profitera de l'ère Edo (1603-1868) et du développement d'une musique nationale pour se répandre dans l'archipel à travers le théâtre kabuki, et déterminer sa forme moderne. Le shamisen devient l'instrument de prédilection des geisha.

! Curiosité organologique, le sanhsien, très populaire au Szechwan et au Fukien dès le 13ème siècle (Chine), fut joué en compagnie du pipa. Ce pipa, évoluera au Japon sous le nom de biwa, qui influencera l'évolution du shamisen en lui transmettant son bachi.

Au plus loin que peut remonter notre savoir, le shamisen descendrait comme de nombreux luths; de la cithare de l'antiquité grecque et plus proche de nous (2000 av. J.C), du nefer égyptien, comportant une petite caisse de résonance rectangulaire ainsi qu'un manche long. Le commerce international combiné à des milliers d'années d'évolutions culturelles et comportementales ont pu aboutir au shamisen tel qu'on le connaît.

Le shamisen


Luth à cordes pincées, le shamisen est incontestablement l'instrument le plus populaire du Japon. Jouant dans l'archipel un rôle similaire à celui du violon en Europe, il fut le partenaire de nombreux style musicaux, accompagnant notamment le chant, (joué alors en Kouta, pincé), jusqu'à l'avènement de la guitare.
Instrument d'une grande ubiquité, il est décrit au 19ème siècle comme l'antithèse des sons harmonieux utilisés en occident.

D'ordinaire appelé shamisen, il est aussi nommé samisen dans le Kansai ou sangen dans la musique de chambre. On trouve à Okinawa le sanshin, modèle munit de peaux de serpents. Plusieurs parents existent, on trouve le sanhsien en Chine ou encore le dantam au vietnam.
Le shamisen possède une famille composée de plusieurs types; le futuzao (à col épais), le chuzao (à col normal), et le hosozao (à col mince).

Le shamisen côtoie différents styles. Tout d'abord apprécié pour accompagner les chants populaires (minyo), il rejoindra le kabuki, le jôruri, le gidayû, puis le sankyôku, trio regroupant le shamisen, le koto et le kokyu, puis le shakuhachi au 19ème. Il fut présent également dans le Nagauta.