Le sanshin kankara, sanshin de fortune

Durant la deuxième guerre mondiale, l'opération iceberg, exécutée par les américains de fin mars à juin 1945 sur l'île d'Okinawa, se traduit par une bataille acharnée marquant les esprits à jamais.

Comme dans de nombreuses situations similaires, la population usa du chant et de la danse pour tenter d'égailler son quotidien. Mais suite aux bombardements et aux combats incessants, le moindre sanshin devient d'une extrême rareté, au même titre que les denrées de première nécessité.
Les américains ravitaillaient les okinawaïens avec du lait en poudre ainsi que divers produits afin de freiner la propagation de la famine. De ces conserves de nourritures réapparu la musique au sein de la population.

Le manche du sanshin kankara était fait dans des pieds de lits taillés à l'aide de bayonnettes récupérées de la guerre. La caisse de résonance était faite de boîtes de conserves. Les cordes quant-à-elles étaient conçues à base de parachutes.
Le sanshin kankara est devenu un instrument à part entière et se fabrique encore aujourd'hui. D'une ligne sobre et souvent construit en acajou, sa particularité réside dans son accessible customisation.

Le sanshin

Instrument transitoire entre le sanhsien et le shamisen, ce luth okinawaïen n'est pas resté une simple étape dans l'évolution du shamisen mais est bel et bien devenu un instrument à part entière. Les habitants des îles Ryûkyû ont fait subir à cet instrument quelques modifications: son manche fut raccourci pour plus d'aisance et sa caisse fut élargie pour plus de puissance.

Le sanshin descendant plus directement du sangen (instrument chinois décliné du sanhsien), provenant de la région de Fukushu, partira à la conquête d'Osaka, du Saikai pour enfin envahir l'intégralité du Japon.

Instrument élevé au rang d'art national, il connut plusieurs écoles dont celles de Tsansui-tyû, Nomura-ryû, ou encore Afuso-ryû. Encore aujourd'hui le sanhsin est pratiqué par la majorité et reste un facteur d'ascension professionnelle et sociale. Tous les 4 mars est célébrée la fête du sanshin.

Le sanhsien


Le sanhsien ou xianzi, apparut au cours de la dynastie Qin (220-207 av. J.C), période depuis laquelle il fut prisé par la classe littéraire et utilisé pour la musique narrative et folklorique. Il subit de multiples mutations en partie grâce au caractère hétéroclite de la Chine. Durant plus de 2200 ans d'évolution, la popularité du sanhsien suscita de nombreuses initiatives organologiques au sein des pays voisins. Notamment le morin khuur de Mongolie qui apparu au cours du XVème siècle.

Marco Polo en rapportera un exemplaire en 1275 durant la dynastie Yuan (1271-1368 av. J.C), lors de la visite de Yuanchangdu.

La venue du micro magnétique

L'organologie nous montre une recherche perpétuelle d'instruments aux aspects, aux caractéristiques et aux timbres différents. Les décisions religieuses, culturelles ou personnelles influencèrent les choix de matériaux, d'esthétique ou de définition du son. Toutefois, une seule caractéristique ne fut que rarement considérée comme nécessaire, la puissance sonore. Ce désire de rendement ne fit son apparition en Europe qu'au cours du XIXème siècle, alors que les salles de concerts s'agrandissaient, que les tessitures s'enrichissaient, entraînant notamment pour la guitare, une augmentation de ses mensurations. Avec l'arrivée du jazz à la fin du XIXème siècle, la guitare avait de surcroît le besoin de se faire entendre dans des orchestres comprenant des instruments de fanfare très puissants.

Bien que très sensibles à la moisissure et nécessitant un jack dont la longueur n'excède pas quelques dizaines de centimètres, les premiers prototypes de micros pour guitares virent le jour en 1924 à Kalamazoo sous le contrôle de Lloyd Loar, ingénieur chez Gibson. Rickenbacker développa son "fer à cheval" en 1931 puis vers la fin des années 40, la barrette magnétique accueilli sa série de six plots. Il faudra attendre 1951 pour que le micro humbucker fasse son apparition.

Les formes, les performances ainsi que les configurations évoluèrent et les micros actifs eurent un franc succès. Mais à y regarder de plus près, le fonctionnement de tout micro, destiné à une guitare ou une basse électrique, est rigoureusement le même.